L’indicible
Certaines photos ont disparu ; j'essaierai d'y remédier, sorry...
Frères humains qui, après nous, vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
François Villon (La ballade des pendus, vers 1489)
Un document découvert fortuitement sur le Net, ce matin du mardi 24 mai 2016. (1)
Une immense émotion ; une sensation de vide abyssal qui aspire et qui laisse abattu sur le bord du chemin de la vie que l’on essaie de suivre le mieux possible, avec l’espoir- et l’illusion - d’être heureux… en dépit de tout.
Mais là, à quelques pas devant nous, le drame, l’horreur traversent la route sans prévenir.
Cela se passe en Pologne, à Birkenau, nous prévient-on…
Sommes-nous réellement à Birkenau, comme il est dit, alors que l’on nous montre le camp d’Auschwitz avec, au-dessus de l’entrée,sa terrible annonce : Le travail rend libre.
Quand Auschwitz, une ancienne caserne militaire,n’était,pardonnez la restriction, qu’un camp de concentration, Birkenau, à quelques kilomètres - vaste ensemble de baraquements en planches, de chambres à gaz et de fours crématoires construits spécialement pendant la Seconde Guerre mondiale etdans ce but - était en même temps camps de concentration et d’extermination.Birkenau– qui peut se traduire par « Bois de bouleaux », était plus « dur » qu’Auschwitz, puisque les victimes n’y entraient souvent que pour être aussitôt vidées de leurs pauvres objets les plus personnels emportés dans la précipitation, avant d’être gazées puis brûlées, sans autres formes de procès.
La confusion reste courante entre les deux camps, sauf pour ceux, dont je suis, qui ont « visité » les deux sites polonais. Un troisième camp, de travail, « accompagnait » ces deux derniers : Monowitz (voir ci-dessous).
Rappeler que les Allemands n’ont pas construit de camps d’extermination sur leur territoire national.
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Parmi les monceaux d’objet amassés dans de vastes salles d’Auschwitz, cette tasse…
Commentaire du documentaire : Ils n'avaient pas le droit d'avoir cet objet, alors il l'a caché au fond de cette tasse...
Un anneau en or et un collier, qui auraient été fabriqués en Pologne entre 1921 et 1931.
Quand l’horreur s’abat sur une vie, tout ce qu’il faut de volonté, d’imagination et de peines pour essayer de sauver un certain viatique de la vie d’avant.
Nous ne savons quasiment rien d’elle, parce qu’elle était femme, pensé-je, bien que le commentaire emploie le pronom personnel « il » : Quel âge avait-elle ? Était-elle mariée ? Avait-elle eu des enfants ? Ou était-ce réellement un homme, fiancé, mari (et) (ou) père ?
Quand le temps à son tour a passé, ses gestes désespérés ont réussi à nous laisser le témoignage d’une existence personnelle qui, pour d’autres, chefs ou (et) subordonnés, était nulle et non avenue.
Et quand les tortionnaires ont à leur tour disparu dans l’anonymat de leurs innombrables et innommables crimes, cette femme – ou cet homme - nous parle encore d’elle – de lui -, unique, et nous dit qu’elle fut un jour heureuse – qu’il fut un jour heureux.
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(1) Au musée national Auschwitz-Birkenau situé dans la ville polonaise d'Oświęcim, les employés ont récemment fait une belle découverte. A l'intérieur d'une tasse appartenant à un prisonnier, ils ont trouvé un double fond qui cachait des bijoux. Avant d'envoyer les Juifs dans les camps de concentration, les nazis leur confisquaient tous leurs biens de valeurs. Mais l'un des prisonniers a réussi à cacher deux bijoux à ses geôliers et c'est plus de 70 ans après la fermeture des camps qu'on les retrouve enfin. Une bague et un collier dans un double fond Pour conserver son anneau en or et son collier, qui auraient été fabriqués en Pologne entre 1921 et 1931, ce prisonnier a rusé d'ingéniosité en les cachant dans un double fond dans sa tasse. Une planque si bien trouvée qu'il a fallu attendre de nombreuses années après la fin de la guerre pour les retrouver. Un nettoyage de routine La tasse a donc été conservée tout ce temps dans la collection du musée commémoratif des deux camps de concentration allemands. Ce n'est que très récemment qu'une équipe a mis la main sur le trésor qu'elle contenait en effectuant un simple nettoyage de routine. La bague et le collier resteront exposés à côté de la tasse afin que l'on comprenne qu'ils étaient dissimulés dedans. Publié par Sophie Bernard, le 20 mai 2016
En savoir plus :
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Les trois camps dits d’«Auschwitz» : Plan ci-dessous
Auschwitz (camp de concentration)
Birkenau (camp de concentration et d’extermination)
Monowitz (camp de travail) Auschwitz,
Deux photos ci-dessus : Jacques Sigot (mars 1995).
Monowitz, l’usine I.G. Farben.
Photo du Net (D. R.)