10 mars 2014

Un quelconque Montreuillais et la campagne électorale

Je devrais plutôt écrire "Un quelconque individu", puisque c'est ainsi que m'appellent, par voie de presse, les ancien et actuel maires de ma si jolie petite ville.
Comme les autres honorables et quant à eux honorés citoyens, je lis les programmes pour les prochaines élections municipales, n'ignorant pas pour autant que les promesses n'engagent que ceux qui les lisent, et non pas ceux qui les font...
Je m'arrêterai à l'une d'entre elles, concernant l'attrait qu'on veut donner à la vieille cité, donner surtout pour les touristes...

J'avoue ici être devenu Montreuillais pour la seule raison du charme qu'elle m'offrit été 1971 quand, venant du Maroc où nous habitions, et nous rendant en Normandie, nous la traversâmes en voiture. Passant le pont Napoléon, je ne sais pourquoi, je tournai mon regard vers la rivière et découvris le merveilleux "tableau" du château et des îles ombragées à son pied. Nous n'allâmes pas plus loin dans notre recherche d'un pied à terre et accostâmes rive gauche du Thouet, dans le quartier de la Houdinière.
La ville a changé au cours des quatre dernières décennies, et je ne reprendrai pas ici tout ce que j'ai déjà écrit sur elle ; je ne m'attacherai qu'à quelques humeurs que facilite toute campagne électorale.

La plus douloureuse concerne le mail.

 .
Le dictionnaire Larousse de 1880, quasiment contemporain de la création de ce mail, donne comme définition au mot : Promenade publique dans certaines villes. Le Net précise : Promenade publique dans certaines villes, généralement bordée d'arbres (où l'on jouait au mail autrefois). Ce que l'on eût pu faire, jouer au mail(let) avant qu'il ne fût transformé en parterres géométriques interdits aux piétinements. Nous n'y voyons plus personne, quand autrefois s'y rassemblaient les Montreuillais et leurs hôtes devant le kiosque à musique pour écouter quelque concert ou chorale...



  Le kiosque ceinturé par des massifs et des parterres.

... s'y installaient des manèges pour la fête de la Saint-Lubin, des étals pour une brocante improvisée. Parfois, les élèves des écoles voisines y couraient en file indienne pendant les heures dites d'éducation physique sous le sifflet bienveillant du prof de gym communal.
Un lieu festif s'est désertifié par un peu magique coup de baguette...


Autrefois, un mail...
  
Aujourd'hui, un jardin paysager.
Vu du parvis de l'ancienne école des garçons.


 Au fond, l'ancienne école.


Rappel : Son vrai nom était "Mail Aubelle", parce qu'il fut aménagé et inauguré - en 1885 - par René-Alcide Aubelle, alors maire de la ville. Oublieux, ingrats... ou galants, les Montreuillais ont préféré l'appeler "Mail aux Belles". Mais de belles, on n'en y rencontre donc plus guère...

Encore à propos de ce mail : l'étrange transfert du monument aux quatre célébrités locales. Erigé face à l'école des garçons - la carte postale ci-dessus - pour offrir à leur vue des modèles à étudier, voire à imiter, il se retrouve maintenant, amputé de son socle symbolique de la hauteur des modèles, caché derrière le kiosque à musique. 
Vous me direz que les édiles l'ont placé là pour accueillir les vieillards en balade digestive de la maison de retraite que sont devenus les écoliers d'autrefois. Délicate attention ?

Le monument sans socle 
face à l'une des sorties de la Maison de Retraite.

Une belle attention pour les touristes... et les Montreuillais ?
Je veux parler des toilettes modernes dans le jardin, lui aussi paysager, qui jouxte la médiathèque installée dans l'ancienne école des garçons. Touristes et Montreuillais assis sur ses bancs - mais je n'y encore vu personne à ce jour d'assis - n'auront pas à s'inquiéter d'une envie pressante puisqu'ils ont sous leurs yeux les "lieux" salvateurs, car c'est aussi ainsi que se nomment les cabinets d'aisances, des "lieux". 
On a donc pensé à eux... mais ne faudrait-il pas maintenant, par un panneau indicateur, annoncer l'incongru édicule libérateur aux passants non avertis et en pénible situation ?
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 L'édicule libérateur avec vue sur l'outarde indigène 
et le beau vaisseau restauré des Grands Augustins.

Restons dans le quartier...
... et accompagnons les touristes qui nous demandent parfois de les guider. Quand nous passons rue Duret qui nous conduit au mail, demandons-leur surtout de tourner la tête vers ce qui reste de l'ancien petit mail et le monument aux morts pour éviter de voir, sur le gauche, une vieille cicatrice que j'ai déjà évoquée l'an passé...
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Pourquoi n'a-t-on pas encore restauré le pilier droit du portail pour lui rendre l'aspect de son jumeau de gauche au parement sur rue finement sculpté ? Ce portail conduisait autrefois aux jardins de l'ancien orphelinat, et plus anciennement, à ceux de l'ancien monastère des Augustins, entre l'enceinte de la ville et les imposants bâtiments conventuels aujourd'hui aménagés en appartements.
ON m'a dit, répété-je, que les pierres manquantes du pilier droit se trouveraient - ou se seraient trouvées à un moment-donné - dans les ateliers municipaux ???... comme cette belle plaque en bronze...


que l'on m'a demandé un jour d'identifier et qui a depuis retrouvé sa place sur le monuments aux célébrités montreuillaises du mail !

Promis, la municipalité - que ce soit l'ancienne, reconduite, ou la nouvelle, l'ancienne ayant été éconduite - s'occupera du second pilier du portail...
Et pendant qu'elle y sera, qu'elle nettoie aussi de leur lierre envahissant, et peu esthétique, les arbres du port Saint-Catherine, l'un des nombreux si beaux sites de notre si belle cité...



Après avoir voté, chers concitoyens, attardez-vous dans ces quartiers... ou plutôt, avant !  
Ce ne sont, bien sûr, qu'humeurs subjectives d'un quelconque Montreuillais qui n'est même pas candidat aux prochaines et proches élections municipales, mais qui aime sa ville.



1 commentaire:

  1. Bonjour Monsieur Sigot
    chaud au cœur de lire votre article
    et oui le "vrai" mail nous manque...les beaux sapins, les souvenirs des fêtes des prix, les glissades sur les bords des escaliers du monument aux morts( avec mes frères et soeurs nous nous demandons où est passé l'escalier???) la fête de la st Lubin...Hélène Charrier
    h.charrier@wanadoo.fr

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