4 avr. 2014

Les lycéens de Saint-Martin d'Angers et le camp de Montreuil-Bellay

Cliquer sur les clichés pour les agrandir.

Comme cela arrive souvent, de plus en plus souvent maintenant - trois fois cette semaine : par le collège Molière de Beaufort-en-Vallée, le Lycée d'Europe de Cholet, et donc le lycée Saint-Martin d'Angers, aujourd'hui - je suis invité par des établissements scolaires de France et de Navarre pour parler de cette histoire peu connue, voire taboue... mais ne l'ai jamais été, incroyable mais vrai, par le collège de ma ville ; seulement par le lycée agricole Edgard Pisani, mais il faut préciser que la quasi-totalité des lycéens ne sont pas Montreuillais, alors... [Nul n'est prophète en son pays, dit-on, même si d'un prophète je n'arbore qu'une barbe maintenant chenue.]
J'ai écrit "je suis invité", alors qu'il serait plus juste de dire "nous sommes invités", parce que j'"officie" presque toujours accompagné, quand cela lui est possible, par Jean Richard, dit Jean-Jean, mon ami Mânouche ; certains membres de sa famille ont été internés à Montreuil-Bellay.

Lever à 6 h ; retrouver Jean-Jean à proximité du camp où il laisse sa fourgonnette ; je l'emmène à la gare où je stationne ma voiture ; le train est à 7 h 05... arrivée à Angers à 7 h 55.
Nous avions été prévenus que trois ou quatre lycéens nous attendraient à la gare pour nous accompagner aussitôt jusqu'à Saint-Martin... mais ils sont tous là, avec leurs professeurs. Impressionnant... une première pour nous...
Aller à pied jusqu'à leur établissement boulevard Foch, et leur montrer au passage les soupiraux de l'ancienne Kommandatur où, en septembre et octobre 1943, ont été torturés dans les caves des résistants saumurois du réseau Aristide Buckmaster avant d'être déportés dans les camps nazis, via la prison angevine du Pré Pigeon.

 Boulevard Foch. Photo Jean Richard

Notre arrivée dans la cour du lycée.
Les garçons ont pris temporairement "la tangente"...
Au fond à gauche, l'église Saint-Martin qui faisait autrefois partie du lycée.

Découverte du lycée que je n'avais jamais soupçonné dans le tissu dense du centre ville.


L'une des vieilles photographies savamment placardées 
sur des murs de l'établissement qui donnent sur la cour intérieure.

Le matin, conférence dans une salle du lycée pendant trois heures.


 Photo Jean Richard

 Photo Christel Roulin

L'"arroseuse" arrosée...
Photo Jean Richard 

Quatre séquences :
Les séquences 1, 3 et 4 illustrées chacune par un diaporama.
1 - L'importance du vocabulaire quand on parle des camps de la Seconde Guerre mondiale à partir de l'exemple des trois camps d'Auschwitz : camps de rééducation, de transit, de concentration, de travail, d'extermination, d'internement... tous différents.

2 - Projection d'un très rare court documentaire de 50 secondes sur un camp de concentration de Tsiganes filmé en 1944 à la frontière est de la Roumanie. Pour que les lycéens voient dans quel était physique et vestimentaire étaient les internés de Montreuil pendant la Seconde Guerre mondiale.

3 - Qui étaient les "nomades" que la France interna - Mânouches, Roms, Gitans, Yénisches - et qui porte la responsabilité de cette mesure "arbitraire" ?
En écrivant ces lignes, je m'aperçois que j'ai oublié de parler des clochards raflés dans les rues de Nantes en 1942, et qui sont tous morts à Montreuil au cours de l'hiver 42/43...

Pause d'un quart d'heure pendant laquelle sont distribuées les parts de plusieurs gâteaux apportés par les lycéens.

Sur le gâteau préparé par Fany, "Merci" , ["Saha"] écrit en gros. 
 Pour Jean-Jean et moi, une seconde grande première.

Détente et dégustation pendant la pause. Photo Jean Richard

4 - Enfin,  l'histoire du camp de Montreuil-Bellay, à l'origine une poudrerie construite en partie par des Républicains espagnols en exil, loin du front traditionnel.

Le midi, nous déjeunons avec les professeurs dans le réfectoire du lycée. Puis nous partons aussitôt après en car pour Montreuil-Bellay et la visite des ruines de l'ancien camp.

Arrivés sur place, nous parcourons toute la partie ayant conservé les vestiges les plus importants, le reste accueillant des vaches en pâture.

 Photo Christel Roulin

Descente dans la prison - le gnouf - cave d'une ferme qui a brûlé en 1908 ; arrêt devant deux excavations creusées par des bombes larguées en 1944 par les Anglos-Américains, bombes qui n'ont pas explosé ; cheminement dans le vaste ensemble très visible cuisines-magasin-réfectoire ; recherche des trous dans lesquels étaient plantés les poteaux de la double clôture électrifiée ; explications à proximité d'une ancienne latrine aujourd'hui comblée ; photos du groupe sur les marches des anciens bâtiments qui ont été eux-mêmes vendus aux enchères en octobre 1946 pour devenir parfois des salles des fêtes dans des villages voisins...
.
La "classe" avec Jean-Jean...
.
et avec l'ancien instituteur, "inventeur" du camp.
Photo Jean Richard

C'est alors, sur les marches d'un ancien bâtiment en dur disparu, que les lycéens posent des questions.
 .
 Réponses de Jean-Jean interrogé à son tour.
.
Des élèves très attentifs écoutent Jean-Jean. 
.
Les dernières photos avant de repartir.
 Des lycéens ont trouvé le perchoir idéal 
pour photographier  l'ensemble du site.
.
Il faut maintenant regagner le car,
les pensées lourdes d'images insolites sur notre pauvre histoire.

CQFD, CQFE : Ce qu'il fallait dire, ce qu'il fallait entendre...

Il m'arrive parfois d'oublier mes affaires,
ici sur l'herbe printanière du site.
Photo Christel Roulin

Pour compléter cette visite, ce lien, ou consulter mes deux blogs.

Samedi 26 avril à 11 h : sur le site du camp, et en présence des autorités, cérémonie nationale officielle en hommage aux souffrances des nomades pendant la Seconde Guerre mondiale.

3 commentaires:

Michel Breard a dit…

Bonjour,
Mon grand père était au camp de Flabas, prisonnier de guerre á Verdun 1917.
Il y a connu la famine qui tue, les poux, le travail et les marches forcées dans la neige, les tirs de mitrailleuse sur le camp. A 70 ans, quand il nous disait j y étais cette nuit, nous savions que c était a flabas.Il pesait 35 kgs en sortant.

J ai lu que les gardiens des camps de la guerre de 40 avaient déjá commencé en 17.

Michel Breard a dit…

Bonjour,
Mon grand père était au camp de Flabas, prisonnier de guerre á Verdun 1917.
Il y a connu la famine qui tue, les poux, le travail et les marches forcées dans la neige, les tirs de mitrailleuse sur le camp. A 70 ans, quand il nous disait j y étais cette nuit, nous savions que c était a flabas.Il pesait 35 kgs en sortant.

J ai lu que les gardiens des camps de la guerre de 40 avaient déjá commencé en 17.

Michel Breard a dit…

Bonjour,
Mon grand père était au camp de Flabas, prisonnier de guerre á Verdun 1917.
Il y a connu la famine qui tue, les poux, le travail et les marches forcées dans la neige, les tirs de mitrailleuse sur le camp. A 70 ans, quand il nous disait j y étais cette nuit, nous savions que c était a flabas.Il pesait 35 kgs en sortant.

J ai lu que les gardiens des camps de la guerre de 40 avaient déjá commencé en 17.