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A Bernadette et José [Joseph] Gonzalez, mes hôtes attentionnés à Montauban, jolie ville de brique que je découvrais pour la première fois.
1939 voit la fin de la Guerre d'Espagne. En septembre la France mobilise pour la Seconde Guerre mondiale et il faut construire rapidement des usines de guerre.
Le projet de la G.T.M. (Société des Grands Travaux de Marseille) est alors de bâtir une poudrerie sur les terres de la commune de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), loin du front traditionnel que sont l’Alsace et la Moselle. La G.T.M. est maîtresse d’œuvre et commande une dizaine de sous-entreprises différentes.
A Bernadette et José [Joseph] Gonzalez, mes hôtes attentionnés à Montauban, jolie ville de brique que je découvrais pour la première fois.
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Le projet de la G.T.M. (Société des Grands Travaux de Marseille) est alors de bâtir une poudrerie sur les terres de la commune de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), loin du front traditionnel que sont l’Alsace et la Moselle. La G.T.M. est maîtresse d’œuvre et commande une dizaine de sous-entreprises différentes.
Le 24 janvier 1940, arrivent en gare de Montreuil-Bellay 250 Républicains espagnols, 8ème section de la 184ème CTE (Compagnie de Travailleurs Etrangers), à qui l’on demande de participer au chantier. Ces hommes ont fui l’Espagne franquiste quelques semaines auparavant.
Témoignages que j’ai
recueillis auprès de deux d’entre eux :
- Lesmes Garcia.
Dès mon arrivée sur le territoire français, on m’a interné
dans le camp d’Argelès-sur-Mer. C’était fin 1938, avant la plupart de mes
compatriotes, parce qu’étant dans l’aviation, j’avais pu fuir l’Espagne plus
facilement. Février 1939, on m’a transféré à Gurs où les Basques et les
aviateurs étaient alors regroupés avec les Brigades internationales.
Un jour, on a demandé des
volontaires pour travailler, ceux qui n’étaient pas intéressés devant rester
dans le camp. Un commando fut formé et nous avons été embarqués dans un train.
Nous sommes enfin arrivés à Montreuil-Bellay après quelques haltes plus ou
moins longues. […]
Un matin de juin [1940] […]
le capitaine nous a dit : « Il n’y a plus d’espoir, chacun pour
soi, Dieu pour tout le monde. » Les Allemands étaient annoncés dans la
région. On nous a distribué des bons de ravitaillement pour Parthenay et nous
avons tous fui le chantier.
- Manuel G. Sesma.
Je suis arrivé en France le 19
février 1939 et interné le même jour après une longue marche à pied au camp de
Saint-Cyprien. C’était une vaste étendue de la côte méditerranéenne encerclée
de fils de fer barbelé et gardée par des soldats sénégalais armés de fusils et
de mitrailleuses. A ce moment-là, il n’y avait aucun baraquement. Tout et tous
au grand air.
De Saint-Cyprien,
j’ai été transféré au camp de Gurs le 8 juillet 1939. Là, il y avait au
moins des baraquements, sur un terrain marécageux où abondaient les rats et la
boue.
Et au bout de six mois, j’y ai
été enrôlé, de force, dans la 8ème section de la 184ème compagnie de
travailleurs espagnols comprenant 250 individus. Notre destination était le
Maine-et-Loire, et nous sommes arrivés à la gare de Montreuil-Bellay le 6
janvier 1940.
En avril 1987, je suis allé retrouver Manuel Sesma chez lui, à Fitero
pour recueillir son témoignage.
En juin 2014, Maryse-Alice Gargaud, de l'association
FRAIDA AN MARO DJI, me contacte pour me demander de participer aux Rencontres de Borredon début novembre à Montauban, et me met en rapport avec José [Joseph] Gonzalez, Président du CIIMER
(Centre d’Interprétation et d’Investigation de la Mémoire de l’Espagne
Républicaine) dont le siège est à la gare de Borredon (commune de Montalzat –
82) où, dans la semaine du 5 au 12 mars 1939, arrivèrent plus de 16.000
soldats républicains en provenance des camps de la Méditerranée et que l'association a achetée et aménagée en lieu de mémoire.
Les animations commencent le samedi 1er novembre à Montauban dans le temple protestant, Gran Rue Sapiac. Juan Francisco Ortiz, élève d'Ida Presti et d'Alexandre Lagoya donne un récital de guitare classique avec entre autres, au programme, des oeuvres d'Albeniz et de Maurice Jarre (Mourir à Madrid) et des préludes sur des poèmes de Frederico Garcia Lorca.
Le lendemain matin, le dimanche 2, se déroule dans la gare de Borredon, où est présenté une exposition sur les Républicains espagnols pendant la Seconde Guerre mondiale, en France, avec évocation du camp nazi de Mauthausen, en Autriche. Des panneaux rappellent le calvaire des Tsiganes dans des camps en France.
Les animations commencent le samedi 1er novembre à Montauban dans le temple protestant, Gran Rue Sapiac. Juan Francisco Ortiz, élève d'Ida Presti et d'Alexandre Lagoya donne un récital de guitare classique avec entre autres, au programme, des oeuvres d'Albeniz et de Maurice Jarre (Mourir à Madrid) et des préludes sur des poèmes de Frederico Garcia Lorca.
Juan Francisco Ortiz dans le Temple des Carmes.
Le lendemain matin, le dimanche 2, se déroule dans la gare de Borredon, où est présenté une exposition sur les Républicains espagnols pendant la Seconde Guerre mondiale, en France, avec évocation du camp nazi de Mauthausen, en Autriche. Des panneaux rappellent le calvaire des Tsiganes dans des camps en France.
La gare de Borredon autrefois. (Tableau appartenant à José Gonzalez)
La gare aujourd'hui avec, devant, un wagon de voyageurs des années 1950.
Plaque mémorielle sur la façade de la gare.
Pendant les conférences dans la gare.
Pendant les conférences dans la gare.
Après une chaleureuse agape dans la cour de la gare, il est temps de parcourir en voiture les six kilomètres que les Républicains ont couverts à pied en 1939 pour atteindre le camp de concentration de Septfonds.
L'exode des Républicains espagnols.
(Statuettes exposées dans la gare de Borredon)
Baraque 34 du camp devant l'église de Septfonds.
Plan du camp de Septfonds.
(Statuettes exposées dans la gare de Borredon)
Baraque 34 du camp devant l'église de Septfonds.
Plan du camp de Septfonds.
Nous gagnons tous ensuite le cimetière de Sepfonds où reposent des victimes du camp.
Une tombe parmi les autres, celle de Luis Carraux Ruiz.
Le lendemain, lundi 3, c'est l'hommage à Manuel Azana.
Deux documents extraits du Net.
Manuel Azaña
dernier
président de la IIe République espagnole
en
exercice avant la victoire franquiste
Entré en France le 4 février 1939, il décède le 3 novembre
1940 au siège montalbanais de la Légation du Mexique, sis à l’Hôtel du
Midi, où il avait reçu asile en vue d’entraver les manœuvres des polices
pétainiste et franquiste visant à son enlèvement ; le 5 novembre, son
cercueil est amené au cimetière de Montauban recouvert d’un drapeau
mexicain, en manière de réplique contre l’interdiction du drapeau républicain,
signifiée par les autorités vichystes.
Deux documents extraits du Net.
Montauban ; l'hötel du Midi est l'immeuble à gauche de la cathédrale.
L'attente de la gerbe devant le cimetière de Montauban.
De face, José Gonzalez et son épouse Bernadette.
La tombe de Manuel Azana (1880-1940).
Enfin, l'après-midi, je donne une conférence sur les Tsiganes dans un amphithéâtre de l'ancien Collège :
- Qui sont les nomades que l'on interna ?
- Le camp de concentration de Montreuil-Bellay, à l'origine une poudrerie en partie construite de janvier à juin 1940 par des Républicains espagnols embrigadés.
Pour retrouver ces deux conférences, cliquer sur les liens ci-dessous :
http://camp-montreuil-bellay.eklablog.com/ces-tsiganes-que-l-on-interna-p104741
http://jacques-sigot.blogspot.fr/2008/08/montreuil-bellay-un-camp-de.html
- Qui sont les nomades que l'on interna ?
- Le camp de concentration de Montreuil-Bellay, à l'origine une poudrerie en partie construite de janvier à juin 1940 par des Républicains espagnols embrigadés.
Pour retrouver ces deux conférences, cliquer sur les liens ci-dessous :
http://camp-montreuil-bellay.eklablog.com/ces-tsiganes-que-l-on-interna-p104741
http://jacques-sigot.blogspot.fr/2008/08/montreuil-bellay-un-camp-de.html
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