Le samedi 23 avril 2011, comme chaque année depuis 1990, a lieu sur le site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) la cérémonie officielle et nationale en hommage aux Tsiganes victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Cette année, la cérémonie revêt une importance spéciale après que le site a été classé en juillet 2010 à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Dans son discours, le sous-préfet de Saumur signale qu'un appel d'offre sera réalisé auprès d'artistes français et internationaux pour réaliser une sculpture qui rendra hommage à ces hommes, ces femmes et enfants tsiganes dont le drame a été si longtemps oublié, voire occulté.
Cette année, la cérémonie revêt une importance spéciale après que le site a été classé en juillet 2010 à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Dans son discours, le sous-préfet de Saumur signale qu'un appel d'offre sera réalisé auprès d'artistes français et internationaux pour réaliser une sculpture qui rendra hommage à ces hommes, ces femmes et enfants tsiganes dont le drame a été si longtemps oublié, voire occulté.
Samedi 23 avril 2011, une journée particulière...
La cérémonie officielle sur le site du camp
Des familles tsiganes attendent l'arrivée des officiels à proximité de la stèle. Elles ne sont jamais nombreuses, gênées par la pompe de la cérémonie. Elles préfèrent venir se recueillir sur ce site de vieilles souffrances lorsqu'il n'y a personne, certaines se risquant à graver un nom dans l'ardoise pour laisser une trace, pour dire...
Les officiels ont officié : discours, musique, dépôt d'une gerbe. Sont présents cette année : Monsieur Abdel-Kader Guerza, sous-préfet de Saumur, Monsieur Michel Apchin, maire de Saumur et président de Saumur Agglo, Madame Jocelyne Martin, maire de Montreuil-Bellay, Monsieur Dominique Monnier, conseiller général du canton, Madame Fatimata Amy, conseillère générale, responsable des Gens du voyage pour le département, Monsieur Jean-Michel Marchand, conseiller général, et Monsieur Tony Bauer, président de l'Association Nationale des Victimes et Familles de Victimes Tsiganes déportées.
La cérémonie est terminée, les officiels, maire en tête, quittent le site, l'Histoire est désormais en marche forcée... alors que les anonymes, encore sous la surprise de la grande nouvelle annoncée par le sous-préfet, sont encore en place.
La sortie de la 4ème édition du livre sur le camp
Cette année, comme en 1988 lors de l'inauguration de la stèle qu'elle avait aidé à financer, est présente Françoise Mingot, mon éditrice. Quant plusieurs éditeurs avaient refusé mon manuscrit, le sujet n'étant pas susceptible d'intéresser qui que ce fût, m'avait-il été répondu, elle avait accepté, en juin 1983, de publier la première édition de mon ouvrage sur ce camp de concentration français. Est sortie hier après-midi, 22 avril, la quatrième édition chez un imprimeur tourangeau.
Cette 4ème édition, qui reprend intégralement celle de 1994 épuisée, est enrichie du classement du site, et surtout, de toutes les archives que les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie m'ont communiquées, des sœurs ayant aidé les nomades tout au long de leur internement, vivant même dans un baraquement du camp.
La couverture est illustrée d'une photographie qui m'a été récemment adressée par Alexandre Florès. Sa maman est à gauche à l'arrière-plan, photographiée avec une sœur et deux frères devant la clôture de barbelés.
Pour les éditions Wallâda : http://www.wallada.fr/actualite.php
La couverture est illustrée d'une photographie qui m'a été récemment adressée par Alexandre Florès. Sa maman est à gauche à l'arrière-plan, photographiée avec une sœur et deux frères devant la clôture de barbelés.
Pour les éditions Wallâda : http://www.wallada.fr/actualite.php
Je dédicace le premier exemplaire de cette 4ème édition à Monsieur Abdel-Kader Guerza, sous-préfet de Saumur.
Deux expositions
Profitant de cette journée mémorielle, l'AMCT (l'Association des Amis du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay) organise plusieurs manifestations dans l'amphithéâtre du Lycée Agricole, son proviseur l'ayant aimablement mis à notre disposition.
- C'est d'abord une exposition de photographies du site actuel du camp prises par Cédric Vigneault, fils de l'ancien principal adjoint du collège Calypso de Montreuil.
- C'est d'abord une exposition de photographies du site actuel du camp prises par Cédric Vigneault, fils de l'ancien principal adjoint du collège Calypso de Montreuil.
- Puis une exposition pédagogique sur le camp de Montreuil-Bellay et sur d'autres camps, panneaux préparés par Stéphanie Lemoine dont le grand-père a été étalonnier dans le canton aussitôt après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une conférence
- Puis je donne une conférence en deux parties :
L'une sur l'histoire connue des Tsiganes que l'on dit originaires de l'Inde, et sur les différents noms qui leur sont donnés (Roms, Mânouches, Sintés, Gitans, Bohémiens, Romanichels...) ; les premiers sont apparus en France en 1419. Il faut aussi citer les Yénishs qui ne sont pas Tsiganes, puisque d'origine européenne, qui ont nomadisé suite aux ravages de la Guerre de Trente Ans (1618-1648).
L'autre sur l'internement de ceux que la loi du 16 juillet 1912 a appelés "nomades".
Pendant le débat qui a suivi la conférence, la dernière diapositive affiche encore : Il n'y a d'autres murs et barrières pour l'homme que le ciel ! Tout ce qui est de la terre en terre lui appartient pour marcher dessus. Là où son pied le porte, il a le droit d'aller. Paul Claudel (Le Soulier de satin)
L'une sur l'histoire connue des Tsiganes que l'on dit originaires de l'Inde, et sur les différents noms qui leur sont donnés (Roms, Mânouches, Sintés, Gitans, Bohémiens, Romanichels...) ; les premiers sont apparus en France en 1419. Il faut aussi citer les Yénishs qui ne sont pas Tsiganes, puisque d'origine européenne, qui ont nomadisé suite aux ravages de la Guerre de Trente Ans (1618-1648).
L'autre sur l'internement de ceux que la loi du 16 juillet 1912 a appelés "nomades".
Pendant le débat qui a suivi la conférence, la dernière diapositive affiche encore : Il n'y a d'autres murs et barrières pour l'homme que le ciel ! Tout ce qui est de la terre en terre lui appartient pour marcher dessus. Là où son pied le porte, il a le droit d'aller. Paul Claudel (Le Soulier de satin)
Sandrine Renaire, présidente de l'AMCT, et Jean Richard, son oncle,
dont la famille a été internée dans le camp de Montreuil-Bellay.
dont la famille a été internée dans le camp de Montreuil-Bellay.
Un concert
- C'est enfin, pour clore les animations, un concert de jazz mânouche donné par le Lanlan Weiss Trio.
Un film
Tout au long de la journée, Alexandre Fronty a tourné des séquences pour un documentaire qu'il réalise pour la chaîne LCP AN (Assemblée Nationale). Il a ainsi rencontré plusieurs Voyageurs dont les familles ont été victimes du camp de Montreuil-Bellay. Avant que tout ne disparaisse.
Mais le sillon qui se creuse jour après jour ne pourra plus d'effacer...
Mais le sillon qui se creuse jour après jour ne pourra plus d'effacer...
4 commentaires:
Merci pour ce compte-rendu complet! La journée et surtout la conférence ont été fort intéressantes.
merci pour ce compte-rendu complet Jacques ! amitiés à toi, Thierry (Rennes)
Ce fut une émouvante commémoration, qui n'aurait pas eu lieu sans ton travail et ta persévérance. Merci à tous les bénévoles qui ont contribué à sa réussite, à Stéphanie Lemoine pour la richesse et la qualité pédagogique de son exposition.
Effaçons les rancœurs et apprécions le chemin parcouru contre l'oubli, dépassons les accusations qui culpabilisent sans offrir la possibilité d'une réparation, construisons ensemble un monde fraternel comme le propose la Déclaration universelle des droits de l'homme.
JPMoreau37140
Merci pour toutes ces infos, Jacques et... Pour tout le reste !
Bien amicalement,
Denis
Http://filsduvent.kazeo.com
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