14 juin 2014

1793, les Guerres de Vendée, la Bataille de Montreuil-Bellay le 8 juin

Une page inhabituelle qui se contente de présenter un vieil article paru en mars-avril 1993 dans Gavroche - Revue d'histoire populaire.
1993 célébrait le bicentenaire d'une guerre fratricide qui bouleversa la région où j'habite depuis une vingtaine d'années, mais aussi la France entière au lendemain d'une Révolution refusée par certains.
Cet article résumait mon premier ouvrage publié dix ans plus tôt, ouvrage qui, vu l'inattendu succès de sa vente, fut à l'origine de l'écriture de tous ceux qui ont suivi.

Pourquoi ce livre, Ma ville entre les Bleus et les Blancs, la bataille de Montreuil-Bellay 8 juin 1793, publié à compte d'auteur ?
- Parce que j'étais instituteur, et que les instituteurs, autrefois, s'intéressaient tous traditionnellement à l'histoire de la région où ils enseignaient, rédigeant souvent des monographies sur elle.
- Parce que le peu de renseignements que je découvrais sur cette période en particulier me semblaient invraisemblables, intellectuellement et psychologiquement inacceptables. Un seul exemple : dans les quelques ouvrages qui évoquaient - toujours succinctement - cet épisode, le nombre de morts, pendant cette courte bataille, allait, selon les auteurs,  de 20 à 4000 chez les Vendéens (les Blancs), et de 102 à 4000 !!! chez les Républicains (les Bleus)... avec toutes sortes de nombres intermédiaires ! Il me fallait donc essayer de savoir ce qu'il en avait été...
- Parce les guerres ont toujours été pour moi un drame qu'il me fallait tenter de comprendre au-delà de mon rejet absolu. Vingt ans plus tôt, mon pays avait voulu m'envoyer guerroyer en Algérie, faire taire un peuple que nous administrions, comme les Allemands nous avaient administrés peu avant. Les Français qui avaient résisté sous Vichy étaient des héros ; les Algériens qui voulaient nous chasser étaient des traîtres... Trouvez l'erreur...
- Mais c'est surtout parce que ce dimanche 15 juin 2014, j'accueille un car de Vendéens qui m'ont demandé de leur faire visiter ma ville, et de leur montrer l'endroit où s'est déroulée cette bataille dont on leur avait parlé.


Le site de la Bataille de Montreuil-Bellay, 
dans le "Bas Pay" - le Bas Pays - au pied du tertre sur lequel est bâtie la ville.



 Nos hôtes vendéens sur le site de la Bataille du 8 juin 1793,
au pied du quartier de l'Ardenne, au sud de la ville,
là où le soleil arde...

... après une visite du site de l'ancien camp de concentration
de nomades pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1946).

Ci-dessus et ci-dessous : Les Vendéens sur le site de l'ancien camp.
(Photos Jean Richard)

Les photographes photographiés...
le dimanche 15 juin 2014. (Photo J. S.)

Comment choisir entre les Bleus et les Blancs ? Et j'ai écrit le titre en rouge : Ma ville entre les bleus et les blancs.
Je n'ai pas choisi, j'ai seulement essayé de savoir, de dire ce qui s'est "exactement" passé. Seul Dieu sait le nombre exact des morts, et comme il ne dira jamais rien... j'ai donc modestement, et j'espère honnêtement, essayé. D'où peut-être le succès de mon ouvrage : il surprenait.

Peu après, j'ai été invité par un éminent dirigeant de l'association "Vendée Militaire" à une assemblée organisée par des Vendéens au Voide, en pleine "Vendée militaire", quand Montreuil-Bellay, comme beaucoup de villes, était républicaine. C'est à Vihiers, tout près du Voide, que le général Hugo, père de l'auteur de quatre-vingt-treize, avec cinquante hommes seulement [c'est moi qui souligne], arrêta une armée de 3.000 Vendéens. Précision extraite de "l'encyclopédie libre" Wikimédia !
Ayant appris que j'étais instituteur, une dame, assise devant moi pendant le repas festif, me demanda par trois fois de quelle école j'étais. Je lui répondis celle du Coudray-Macouard, puis celle du primaire, des enfants de 9 à 12 ans. C'est seulement à sa troisième demande que je compris qu'elle voulait savoir si j'étais dans le public ou le confessionnel. Après ma réponse, elle sembla très étonnée d'apprendre qu'un instituteur du public s'intéressât aux guerres de Vendée !!!

Serez-vous vous-mêmes étonnés par ce récit qui ne veut que dire que dans une guerre, il n'y a ni vainqueurs ni vaincus, seulement des morts et de chanceux survivants ? Et parmi ces derniers, je ne compte pas les blessés... ni ceux qui ont décidé cette guerre...

 


1 commentaire:

Michel a dit…

Très belle page Jacques une de plus à ton répertoire. J'ai lu j'ai apprécié bon travail.
Willy.