8 oct. 2015

Visite du site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay



Pendant la visite, une halte pour la photographie.
Le groupe au complet autour et sur les marches de l'un des bâtiments en dur du lotissement de l'ancienne poudrerie 
qui devint l'un des logements pour les internés successifs du camp.

Quelques photographies prises au cours de cet après-midi : Cliquer dessus pour les agrandir.

Ce jeudi 8 octobre 2015, à la demande de Christilla Onillon, j'accueille, accompagné de Jean Richard, fils d'anciens internés, et d'Annie Prod'homme, des membres de l'Association Brézé-Patrimoine afin de leur faire visiter le site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay dont on découvre en encore quelques vestiges, surtout sous forme de marches et de dalles en mauvais béton peu après la sortie de la ville le long de la route de Loudun.
Camp de concentration, selon la terminologie de l'époque, et non pas d'internement, ni de transit, ni de travail, et encore moins d'extermination.

Pour certaine administration, au début des années 1980, 
un camp(ing) trois étoiles ???
Il a fallu publier cette photo dans la presse
pour que l'indélicat panneau disparût enfin...

Le groupe, gros d'une quarantaine d'adultes, arrive en voitures particu-lières. Beau temps ensoleillé sur l'étroite et longue bande de plaine de la Champagne coincée entre la grand route Nantes/Poitiers [Montreuil-Bellay/Loudun] sur laquelle subsistent les ruines de ce qui, dans les plans, devait devenir un lotissement pour loger le personnel d'une poudrerie que la 3ème République finissante avait commandée à la GTM (Société des Grands Travaux de Marseille), dès que s'était annoncée la Seconde Guerre mondiale. Assez éloignée du front traditionnel. Les travaux, commencés fin 1939, ne furent jamais achevés, abandonnés dès l'entrée des envahisseurs nazis en Anjou le 21 juin 1940.

Pour voir ou revoir l'historique du camp :
Lire, après l'avoir agrandi, le premier panneau dans la seconde partie de la page :
 http://jacques-sigot.blogspot.fr/2008/08/montreuil-bellay-un-camp-de.html


Vue générale de la plus grande partie de l'ancien camp entre la petite route qui relie Panreux à Méron, au premier plan, et les premières maisons de la ville, à l'horizon. Sur la gauche, la grande route Angers/ Poitiers qui longeait le camp sur un kilomètre.

La maquette du camp et la stèle commémorative érigée en janvier 1988.
Sur la droite, la prison, cave d'une fermette qui a disparu en 1908.

La stèle et la plaque au texte imposé par la préfecture.
Des noms de familles sont gravés dans l'ardoise de la stèle.
Au bas de la plaque, vient d'être récemment ajouté au feutre rouge : 
" Gardés par des gendarmes français".

Escargots et lichens ont colonisé l'ardoise de la stèle.

Au-delà des ronciers qui bordent la route, l'entrée côté Loudun de la prison.

L'entrée côté Montreuil de la cave-prison
qui a gardé sa porte d'origine en bois.

Jean-Richard et Jacques Sigot attendent leurs hôtes du jour...

Rappel de l'historique complet du camp 
autour de la maquette comme support visuel.

Là sont tombées deux bombes le 10 juillet 1944 à 1 h 30, de nuit.
larguées par les Anglo-Américains
qui croyaient que c'était encore une poudrerie.
Une fillette décède sous un mitraillage peu après.
"Morte pour la France", note le registre de l'état-civil en Mairie.
Internée par les Français, tuée par leurs alliés !!!

*
* *

Pour mieux comprendre qui étaient ces "Tsiganes" que la France interna dans une multitude de camps après que fut promulgué le décret d'avril 1940, soit avant l'occupation allemande et Vichy, consulter la page :
Mais, depuis la loi du 16 juillet 1912, on les appelait "nomades", gens sans domicile ni profession définis. Ils devaient toujours présenter à toute demande le carnet anthropométrique qui leur était imposé par l'adminis-tration.

Carnet collectif de nomade.
Chaque adulte devait aussi posséder une fiche individuelle 
avec photos de face et de profil,
divers renseignements anatomiques,
ainsi que les empreintes des dix doigts. 

*

Votre serviteur, rédacteur de ce blog, ci-dessous attelé à une verdine de nomades, caricaturé par Willem lors d'une rencontre à Cholet :
.

Redcha, mère de Poulouche, tous deux anciens internés des camps de Poitiers (Vienne), Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et Jargeau (Loiret), m'a donné un nom tsigane : Tchopa.
Sans que je sache ce qu'il signifie exactement :
- un portail, qui permet d'entrer, en l'occurrence dans le monde des tsiganes.
- un toit, qui protège ???

Si quelqu'un ou quelqu'une pouvait me définir précisément ce mot ? Mais il me plaît bien ainsi, dans son incertitude.

                              Jacques/Tchopa... Au Maroc, c'était Yacoub.




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