A l’invitation de Josette Blanchet, représentante du PCF - les communistes, avec les Tsiganes ayant
été les principales victimes de ce camp - de nombreux élus, responsables d’associations et sympathisants se sont
retrouvés ce samedi matin près de la stèle érigée sur le site de l’ancien camp
qui a sévi pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce camp a été aménagé à la hâte dans la propriété de la
Morellerie sise au centre d’un important essart de la forêt entre Continvoir et
Avrillé-les-Ponceaux.
L’association de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay était représentée par Karim Fikri, son secrétaire, et ses deux vice-présidents, Jean Richard, fils d’anciens internés, et Jacques Sigot, ancien instituteur et historien, entre autres, des camps de la Morellerie et de Montreuil-Bellay.
L’association de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay était représentée par Karim Fikri, son secrétaire, et ses deux vice-présidents, Jean Richard, fils d’anciens internés, et Jacques Sigot, ancien instituteur et historien, entre autres, des camps de la Morellerie et de Montreuil-Bellay.
Les autres personnes présentes :
Mesdames Claudette
Deplaix, porte-drapeaux de L'ANAC, représentante de Familles de Fusillées ;
Yvette Ferrant, représentante de la Fédération du Parti Socialiste d'Indre-et-Loire.
Yvette Ferrant, représentante de la Fédération du Parti Socialiste d'Indre-et-Loire.
Messieurs André Bellegarde, président de AREHSVAL ;
Fabien Coste, secrétaire fédéral du Parti Communiste d'Indre-et-Loire ;
Michel Dollfus, maire-adjoint de Langeais ;
François Grandemange, maire de Continvoir ;
Jean-Claude Guillon, représentant la FNDRP et le comité des Fusillés Tourangeaux du camp du Ruchard, maire de Continvoir ;
Daniel Miszputen, représentant les Familles Juives Déportées et Fusillées ;
Pirez, secrétaire de l'association Tsiganes et Voyageurs ;
Georges Rondeau, président de la Cimade.
M. Mme Bernardo et Emmanuelle Mapuche.
Un journaliste de La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Fabien Coste, secrétaire fédéral du Parti Communiste d'Indre-et-Loire ;
Michel Dollfus, maire-adjoint de Langeais ;
François Grandemange, maire de Continvoir ;
Jean-Claude Guillon, représentant la FNDRP et le comité des Fusillés Tourangeaux du camp du Ruchard, maire de Continvoir ;
Daniel Miszputen, représentant les Familles Juives Déportées et Fusillées ;
Pirez, secrétaire de l'association Tsiganes et Voyageurs ;
Georges Rondeau, président de la Cimade.
M. Mme Bernardo et Emmanuelle Mapuche.
Un journaliste de La Nouvelle République du Centre-Ouest.
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Photos Jean Richard et Jacques Sigot. Cliquer sur les documents pour les agrandir.
Le domaine de la Morellerie.
La stèle est érigée côté Avrillé.
Les gardiens logeaient dans la propriété,aujourd'hui en cours de restauration.
Après la prise de parole de Josette Blanchet et de Jacques Sigot,
pendant la photo du journaliste de La Nouvelle République.
pendant la photo du journaliste de La Nouvelle République.
La stèle a été érigée le 14 janvier 2008.
Si le texte que j'avais proposé pour la stèle du camp de Montreuil-Bellay a été refusé par les autorités préfectorales, remplacé par un autre très approximatif, celui-ci a été accepté dans son intégralité.
Ici, dans ce camp de
la Morellerie,
furent internés des
Tsiganes du 6 décembre 1940
au 8 novembre 1941,
au 8 novembre 1941,
et des communistes, du 1er
juillet au 17 novembre 1941,
avant d’être
transférés dans d’autres camps de la région.
Passant, pense à ta
Liberté, cette Liberté qu’on leur refusa.
.
Le camp de La
Morellerie
Historique
En octobre 1940, ils sont 120 nomades sur les 300
premiers arrivants à « La Morellerie », refoulés de
la région côtière bordelaise. Seuls les nomades restent à La Morellerie, les
autres sont dirigés sur le camp de la Lande, à Monts (Indre-et-Loire).
Ils sont rejoints, en juillet 1941,
par 25 communistes raflés surtout à partir de janvier 1941 en Indre-et-Loire et
dans le Loir-et-Cher sur ordre des préfectures, le plus souvent pour raison de
propagande.
L’effectif maximum à La Morellerie,
le 16 octobre 1941, comptabilise 276 nomades en 45 familles : 91 hommes et
77 femmes au-dessus de 13 ans, et 105 enfants, surveillés par 27 gendarmes. Pendant les onze mois que dure
le camp, sont enregistrés 3 décès : deux adultes et un enfant.
Vestiges de la clôture du camp photographiés en juillet 2005,
aujourd'hui disparus.
Le camp, entouré d’une
double enceinte de fil de fer barbelé, est composé de 4 grandes baraques et de
2 plus petites. Il comprend une école, une infirmerie, une cuisine, une
buanderie… Les internés occupent des pièces communes ; des lits en bois
alignés sont garnis de paille.
Le docteur de Gizeux assure le
service sanitaire ; une école, ouverte dans le camp à la demande du
sous-préfet de Chinon, est tenue par un couple d’instituteurs originaire
d’Alsace.
La décision de fermer La
Morellerie arrive le 3 novembre 1941.
260 nomades, dont 60 de moins de
7 ans, quittent le camp le 8 novembre, transférés dans celui de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) qui ouvre ce
jour-là.
20 militants communistes partent
le 17 novembre pour le camp de Rouillé, dans la Vienne, 5 ayant été libérés. Quatre
familles d’étrangers sont dirigés sur Châteaubriant (Loire-Atlantique, ex
Inférieure).
Les gendarmes se rendent au
camp de la Lande, à Monts (Indre-et-Loire) où viennent d’être internés des israélites étrangers.
L’une des baraques du camp
séjourne longtemps dans le jardin du presbytère de Gizeux pour disparaître ces
dernières années. D’autres servent de vestiaires sur le terrain de sport.
Une touche d’humour : l’une des baraques est donnée à la commune de… Saint-Pierre-des-Corps - sachant que l'ancien maire a peut-être logé dedans - pour servir de cuisine d’entraide.
L'ancienne baraque du camp n'est plus dans le jardin du presbytère de Gizeux.
Une touche d’humour : l’une des baraques est donnée à la commune de… Saint-Pierre-des-Corps - sachant que l'ancien maire a peut-être logé dedans - pour servir de cuisine d’entraide.
Deux
dates :
23 août 1939 :
Signature du Pacte de non-agression germano-soviétique les communistes,
considérés comme inféodés à l’Union Soviétique, deviennent officiellement des
traîtres dès la déclaration de la guerre, ce qui conduit ceux de
l’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher dans le camp du domaine de la
Haute-Barde (Beaumont-la-Ronce) puis à la Morellerie.
6 avril 1940 : Albert
Lebrun, dernier président de la 3ème République, signe le décret interdisant
la circulation des nomades pendant toute la durée des hostilités, et les assigne
à résidence dans une commune par département sous surveillance des services de
la Police. La Morellerie est le camp pour l’Indre-et-Loire.
Deux
hommes :
Robert Pierre, dit
Robespierre, Hénault, maire de Saint-Pierre-des-Corps une première fois en 1919, réélu
en 1935. Il est déjà arrêté en mai 1925 et emprisonné pendant 6 mois pour
propagande antimilitariste lors de la répression de troubles nationalistes au
Maroc. Il est destitué le 2 octobre 1939, et arrêté de nouveau le 24 juin 1941. Quand le
camp de la Morellerie est fermé en novembre 1941, il est envoyé le 17 avec ses
camarades dans le camp de Rouillé (Vienne). Sauvé par un médecin roumain
ami qui le fait, prétendument moribond, rapatrier chez lui. Son épouse meurt
peu après, en juin 1944. Lui-même décède en juin 1963. Il est enterré à Montrichard.
Les "internés administratifs" dans le camp de Beaumont-la-Ronce.
Robespierre Hénault, amputé du bras droit, est à l'extrême gauche.
Jean Renard, fils du chef cantonnier de
Continvoir, est nommé directeur du camp de la Morellerie. Le 8 novembre 1941, il
accompagne les internés nomades dans le camp de Montreuil-Bellay
(Maine-et-Loire) où il devient lui-même sous-directeur. Chef de la section montreuillaise
du réseau de Résistance saumurois "Aristide Buckmaster", il est arrêté le 18
septembre 1943, emprisonné au Pré-Pigeon à Angers, puis déporté en Allemagne où
il disparaît dans le camp de Buchenwald.
Jean Renard, décédé à Buchenwald fin février 1944 à 31 ans.
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