Jacques Sigot, un ancien instituteur passionné par l'Histoirequi a voulu lui jouer un vilain tour...
Ajout du mercredi 2 août 2017 à 02 h 50 du matin
Quelques importants événements ont influencé tout le cours de ma vie. - le décès, non naturel, en mai 1942, de ma mère. J'avais deux ans ; deux remariages de notre père, presque aussitôt après son veuvage, m'ont quasiment interdit au départ toute vie sereine de famille normale. - de 12 à 18 ans, je travaille tout l'été à la batteuse : longues et pénibles journées dans le bruit et la poussière, mais un salaire important, celui d'un adulte, comme "chef de presse", me permet d'assumer matériellement seul - et grâce à une bourse qui s'ajoute- toutes mes années scolaires. - à 16 ans j'entre à l'école normale d'instituteurs d'Orléans, après mon succès au concours d’admission. Pour la première fois, la perspective d'une vie idéale et sécuritaire ; mais c'est aussi la découverte de la culture, de la liberté. - à 19 ans, je suis embauché tout l'été chez un entrepreneur de maçonnerie d'Orléans où nous habitons : travail moins pénible que la batteuse, et plus varié. - à 19 ans encore, je découvre une riche passion amoureuse dévorante... mais illégitime, qui bouleverse complètement ma vie. Je suis chassé de l'école normale d'Orléans le 12 mars 1959, et envoyé dans celle, disciplinaire, de Beauvais. La plus haute, mais inachevée, cathédrale gothique du monde. Nouvelle passion amoureuse, cette fois légitime, mais vite interrompue par la très (trop ?) jeune normalienne renseignée par une consœur sur mon passé peu orthodoxe... - A 19 ans toujours, surprenants exploits sportifs en athlétisme. Le directeur de l'école normale vient même me voir courir un 1000 m aux championnats de France universitaires à Paris, au stade Charléty. Courir en junior, puis en sénior, sur de très longues distances, parfois avec Mimoun, Chiclet, comme au cross de la Faïencerie de Gien (Loiret). - De 1960 à 1966, échecs volontaires chaque fois que je me présente aux épreuves du baccalauréat - pour bénéficier de sursis qui me permettent d'échapper au départ obligatoire pour la guerre en Algérie. Je suis d'abord, sans diplôme, pion d'internat dans le cours complémentaire de Méru, dans l'Oise - dans le souvenir, l'année la plus sinistre de mon existence -, puis j'enseigne dans différentes écoles de ce département de rattachement, comme "suppléant éventuel", pour remplacer des maîtres malades ou absents.
- Eté 1966, nommé au titre de la coopération culturelle qui vient d'être instituée par de Gaulle, et qui remplace le service militaire !, je pars pour Meknès, au Maroc, afin d'enseigner dans un nouveau collège de jeunes filles. J'y reste pendant sept années : m'y marie en 1967 avec la jeune fille rebelle de l'école normale de Beauvais, venue pour me revoir. Elle se fait nommer à Meknès en 1968 pour m'y rejoindre.
J'apprends l'arabe dialectal, étudie l'histoire du pays, et l'islam, fais du théâtre au Centre culturel français, dirige le ciné-club de "ma" grande métropole arabo-berbère...
- Eté 1973, retour en France où nous nous installons à Montreuil-Bellay, jolie petite ville de l'Anjou ceinte de remparts - comme l'était Meknès. Nous habitons une vieille demeure angevine ruinée que nous faisons progressivement bien restaurer. Je suis nommé instituteur - maintenant titulaire - au Coudray-Macouard, ravissant village médiéval bâti sur butte entre Montreuil-Bellay et Saumur. Mon épouse est alors professeur agrégée de français dans le lycée public de Saumur, sous-préfecture du Maine-et-Loire.
Le 23 décembre 1977, veille du décès de Charlie Chaplin, naît à Angers, Jenny, notre fille unique. Elle effectuera de longues études de langues, terminées en Suisse où elle s'installera et où elle travaillera comme interprète de conférence. Elle se mariera avec un Suisse alémanique à qui elle donnera deux enfants : Adrien, puis Sonia. Ils vivent tous les quatre à Zürich "capitale" germanophone ; pour nous, le "nombril" du Monde.
Pour moi, toujours la passion des livres : en écrire et en lire...
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